Sépànd DANESH est né à Téhéran en 1984, il quitte l’Iran définitivement à l’âge de 12 ans. Il fait des études artistiques à Paris, BTS Design produit puis les Beaux-Arts où il fréquente les ateliers de Giuseppe Penone et Philippe Cognée.

Lorsque j’ai décidé de devenir peintre, à 16 ans, il y avait un conflit entre la scène artistique en France et mes préoccupations iraniennes. D’un côté il y avait l’histoire de l’art occidental qui avait fait ses racines depuis plusieurs siècles, et de l’autre, un climat de post- révolution iranienne, de guerre, de violence et d’exil. C’est dans cet entre-deux que j’ai commencé à peindre, c’est-à-dire à m’intéresser aux choses et à leurs possibles représentations.

Une assiette que j’avais nommée ainsi, en Iran, boshghab n’avait plus le même nom en France… Pour la désigner il me fallait décrire sa fonction. C’’est ainsi que j’ai commencé à hiérarchiser les objets par leur utilité, puis par leur forme. Par exemple, le carton d’emballage est un objet vulnérable qui ne sert qu’à transporter d’autres objets. De même, j’ai peint une série de dodges 6×6, qui durant la guerre Iran-Irak servaient à transporter des soldats tout aussi inconnus que mes objets dans les cartons fermés. Certes, la peinture est une question de toile, de châssis, de pigment, de liant, d’atelier, de geste, et j’en passe. Mais c’est aussi le lieu d’une théâtralité. Peindre le même paysage au Plessix-Madeuc, par la fenêtre de l’atelier, tous les jours, observer le changement. Dehors : jamais la même lumière ; dedans : le chevalet, les pinceaux, la toile, de nouveau dehors la vie continue, c’est cela que j’ai voulu montrer.

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